L’adolescence en province est programmée. Aucun évènement n’est imprévu. Tout est calculé. Un homme va pourtant sortir Margaux de son phototype.
Margaux est une jeune lycéenne de 18 ans. Sa vie banale l’ennuie, mais un jour, un homme l’interpelle à la sortie d’un cours et lui demande une cigarette. Ce dernier lui propose, dans la foulée, une séance de plaisir contre quelques billets.
Elle refuse, dans un premier temps. Pourtant, quelques jours plus tard, elle l’appelle pour lui fixer un rendez-vous, jouant avec lui. Au fur et à mesure, son carnet se remplit comme son portefeuille. L’achat de quelques vêtements de luxe agrémente son train de vie, mais ce n’est qu’un leurre. L’argent appelle l’argent et les douches ne suffisent plus à laver sa culpabilité.
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Publié pour la première fois en 2011 par les éditions Plon, ce roman est autobiographique bien que quelque peu romancé. Les références sont classiques et d’actualité, car nombre d’étudiantes se tournent aujourd’hui vers la prostitution (40000 étudiant(e)s en 2006, selon SUD Étudiants ; 4% en 2010, selon les associations concernées).
Cet écrit n’est d’ailleurs pas qu’une échappatoire pour l’auteure, mais aussi une vraie démarche thérapeutique. Une façon d’oublier son passé, de le dépasser pour avancer. Si les cigales et le soleil ne lui ont pas permis de ravir sa vie, Margaux Guyon a toutefois réussi à coucher ses mots sur le papier pour le partager. Ainsi, chaque choix de la protagoniste est soumis à l’analyse du lecteur, ce qui offre une introspection narrative tout à fait séduisante.
Doctor Minie Houselook
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