Georges Clooney, une histoire vrai(e)

Si l’on en croit les notes de SensCritique, l’appréciation de la bande dessinée Georges Clooney se résume à ce titre, j’en conviens, quelque peu singulier. Pour information, la BD était à l’origine un comic blog.

Le phénomène a pris une grande ampleur et ce rapidement, grâce à un humour complètement « WTF » (pour les jeunes), absurde (pour les plus âgés) jusqu’au chara design, certes orienté vers le cul, le pipi, le caca, et toutes autres joyeusetés de ce genre. Mais ce n’est là que l’un des deux facteurs majeurs concernant la division franche et nette des avis.

Le dessin. Oui, parlons-en de ce dessin, aux cases paraissant enfantines (et soutenues par des fautes d’orthographes volontaires qui ont dû faire pousser des boutons sur la tronche de beaucoup…) en contraste à d’autres cases bien plus travaillées, colorées, qui rappelleront peut-être aux nostalgiques Dragon Ball Z (à titre d’exemple).

« C’est moche », « c’est laid », « c’est naze », oui, je vous entends crier. Et pourtant vous vous trompez. D’une part il y a bien plus moche, Bob l’Eponge étant certainement dans mon top 5 des créations aux dessins les plus affreux. (critique facile et gratuite je l’admets)

Et en réalité, bah non, ce n’est pas moche. Ce contraste entre précision et minimalisme démontre la capacité de synthèse du dessin de l’auteur, d’une bonne justesse. Les plans sont cohérents et variés, sans fautes de perspective, etc. Philippe Valette qui bosse dans l’animation, maîtrise par extension le storyboarding, et ça se sent.

L’auteur agrémente ses gags bien potaches de références cultes, mais également de références de société / d’actualité, et c’est également ce qui en fait la force.

Alors coup de génie ? Torche-cul onéreux ? À vous de voir, mais la bande dessinée vaut le coup d’œil. Peut-être pas au prix imposé entre 25-30€ en magasin ou sur le net, mais cette oeuvre mérite une certaine attention, ne serait-ce que pour savoir pourquoi il a fait mouche. Probablement parce qu’il s’agit d’un bon gros doigt d’honneur à toute la bande dessinée et ses règles. Pour ma part, je me suis bien esclaffé.

Doctor Psychotropic

Crédit : Éditions Tapas

Doctor Psychotropic

J'erre entre les molécules et les espaces acculés, cliniques, hôtels, appartements solos de vingt mètres carrés. Pour palper mes os et me sentir exister.

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