Le Français Blablacar s’affirme via sa plateforme comme le leader mondial du covoiturage. L’’entreprise née en 2004 recense aujourd’hui plus de 40 millions de membres. Une réussite totale sur laquelle les dirigeants ont admirablement surfé. Focus sur la genèse de la success story.
En 2009, Frédéric Mazella se consacre à plein temps au développement de la structure qui n’était à la base qu’un simple hobby. Le site de covoiturage, qui présente désormais une croissance phénoménale, bénéficie à la base du soutien financier des fonds d’investissement Index Ventures, Accel Partners et ISA (73 millions d’euros levés en juillet 2014). Une condition sine qua non pour continuer à grandir.
Un processus d’évangélisation pour démocratiser le covoiturage
En 2010, Blablacar débute son processus d’internationalisation avec la volonté de marquer de son empreinte le marché étranger. « L’Espagne a été notre première étape. Un partenaire local a lancé le site sur place et développé le réseau tout en assurant le processus de communication et de marketing », précise Laure Wagner, première salariée et porte-parole de la jeune pousse. Tout a été crée de A à Z sur le marché ibérique dont la population n’était pas sensibilisée au concept.
L’internationalisation s’est poursuivie en Italie, Angleterre, Pologne, Portugal, Benelux, Allemagne, Russie, Ukraine, Turquie, Inde… « Mais il a fallu lever tous les freins découlant de l’implantation d’une telle activité. Un vraie pédagogie a été nécessaire pour convaincre des populations parfois hostiles au concept. »
Pour autant, l’intéressée tempère l’idée de surfer absolument sur la vague de l’économie solidaire ou du développement durable. « Les études récentes démontrent que c’est le prix et la praticité du déplacement qui priment sur les valeurs écologiques et citoyennes. »
Accéder à des marchés quasi-vierges
Blablacar, c’est avant tout du « see to see », la rencontre de l’offre et de la demande : « Nous nous efforçons de peaufiner le meilleur service possible car la première expérience d’un utilisateur est primordiale si l’on veut qu’il revienne une seconde fois. » L’entreprise privilégie, dans un premier temps, les pays limitrophes les plus peuplés.
Des petites start-up avec peu de volumes sont rachetées et développées. L’équipe dirigeante s’appuie sur une équipe de confiance et transmet son savoir-faire (site Internet, plateforme, applications mobiles..). Si le marché n’existe pas, c’est à Blablacar de recruter sur place et de renforcer la croissance externe.
Pas d’e-réservation sans marché mature
Le site prélève alors une commission sur les trajets via le site, conserve l’argent et le restitue ensuite au conducteur lors de la réalisation de la prestation. « Nous avons été les premiers à implanter ce modèle de réservation en ligne dans l’univers du covoiturage. Une réflexion déterminante dans notre succès », confie Laure Wagner.
Mais un marché non mature ne présente aucun intérêt à l’instauration de l’e-réservation car un gros volume de transactions est nécessaire pour qu’un tel modèle économique soit viable. Ce système permet aussi d’estomper les dérives, notamment les annulations de dernière minute pouvant être problématiques (-4% de désistements).
Chaque euro est dès lors réinvesti dans une volonté d’expansion constante. Et cela, via une phase de croissance et non de monétisation.
Propos recueillis par Mathieu Portogallo
Merci pour toutes ces infos, voici une bonne lecture. J’ai appris différentes choses en vous lisant, merci à vous. Bonne journée à tout le monde ! Fabienne Huillet neonmag.fr