Kelly watches the stars #Episode 4 : London Apocalypse

Kelly est jeune et mélancolique. Elle nous raconte son histoire plutôt cocasse. Tout cela en plusieurs épisodes !

L’épisode Blero classé au rayon pertes et fracas, je décide de tester assidûment la nuit londonienne et la beuverie de compétition. Ainsi, chaque samedi après avoir ingurgité une bouteille de vodka en compagnie d’une amie, je me retrouve dans un pub huppé de la capitale. Rapidement ce lieu de débauche devient mon terrain de jeu.

Cougar

Venez là les petits loups

Telles deux lionnes affamées, nous traquons les beaux gosses (définition de beau : tout ce qui veut de nous, passé les deux grammes d’alcool). Un soir de chasse traditionnel, je me retrouve face à un jeune homme. Même si le monde qui m’entoure est flou, voire étrange, je sens qu’il est séduisant. Sans perdre une seconde, je le saisi par la nuque et sans se faire trop prier il mime mon geste. Est-ce qu’il embrasse comme un dieu ? Ses lèvres sont-elles sucrées et douces comme la laine d’un chaton ? Nenni ! J’ai l’impression de me faire arracher la bouche par un chien enragé s’acharnant sur un os. Je le repousse avec violence et le traite de grand malade. Il baragouine quelques mots dans un anglais pitoyable (encore une fois) avec un accent chantant. Un Espagnol ! Chouette ! Il embrasse mal mais c’est sexy un Espagnol (réflexion intense) ! Je décide de le suivre chez lui. Après un trajet en bus qui n’en finit plus, nous nous retrouvons dans son antre. En parfait gentleman, il m’offre un verre de vin que j’accepte volontiers. A peine ai-je trempé mes lèvres dans cette mixture bon marché qu’il me propose de monter dans sa chambre. Je le suis avec grand plaisir en imaginant déjà ses bras saillants m’envelopper et son corps ne faire qu’un avec le mien.

Homme velu

Hmmmmm

Après un autre baiser affreux,  il se déshabille en un temps record (le plus rapide et le moins sensuel strip-tease de ma courte existence). Bien que sa manière d’embrasser et de séduire ne soit pas digne de James Bond, je me prends au jeu. Comble de l’horreur lorsque ma main passe dans son dos, je me heurte à la repousse de ses poils : « Oh mon Dieu il se rase ! ». Il se saisit alors de ma main et la pose sur son entre-jambe en faisant lui-même les mouvements tout en me serrant vigoureusement. Dans quelle situation grotesque me suis-je encore embarquée ? Soudainement, il se contracte et dans un cri assourdissant (un bâillement d’ours), se secoue telle une anguille sur fond de spasmes incontrôlés. Ma main se retrouve souillée de sa semence et je l’essuie avec tout le respect que je dois à sa taie d’oreiller.

Non, ce n'est pas ce que vous croyez

Non, ce n’est pas ce que vous croyez

Je m’allonge alors près de lui en essayant de tenir éveillé le rustre. Même, si clairement je n’ai pas eu ce à quoi je m’attendais, je considère que nous ne sommes pas des animaux et je ne vais pas partir comme une voleuse au milieu de la nuit. Je lance donc la conversation sur ses tatouages qui ont attiré mon attention (je n’allais certainement pas parler de ses poils dorsaux). Il m’explique tout naturellement que c’est un tatouage « jumeau » avec celui de sa copine. A cet instant, mes oreilles se mettent à saigner. Ai-je bien entendu ? Bien compris ? Comment « Sa Copine » ? Pourquoi ne m’a-t-il rien dit? A peine ai-je le temps d’ouvrir la bouche, que son téléphone se met à sonner. Il bondit, lit le message qu’il vient de recevoir et s’extirpe hors du pieu, ramasse mes habits au sol et me les balance comme un tas de chiffons. « Elle arrive, il faut que tu partes » lance-t-il. J’explose intérieurement tel un volcan prêt à liquider trois générations entières. C’est pour moi l’humiliation ultime. Je place alors délicatement mes affaires au pied du lit en m’assurant de garder le contact visuel avec ma proie épilée. Un petit sourire narquois prend forme au coin de mes lèvres. Je veux le voir me supplier et implorer ma clémence. Je me rallonge sur le lit avec effet immédiat, son visage se décompose, la panique ne fait qu’un avec le bougre !

J'ai marqué mon territoire

J’ai marqué mon territoire

« Il est tard et j’ai sommeil. Je pense que je vais dormir en fait », lui dis-je en lançant un bâillement plus que convaincant. Au bord de l’apoplexie, le torero du dimanche commence à bafouiller des explications grotesques sur son attitude déplorable. Cependant, bien que mal à l’aise avec ma tenue d’Eve dans son lit puant, je persiste dans mon rôle très convaincant de nymphe des bois. Au bout de cinq minutes de supplications, je cède et me rhabille lentement, très lentement (même si je hurle intérieurement rêvant d’être le plus loin possible de ce gueux). Au final, Londres restera le tombeau de conquêtes aussi pitoyables les unes que les autres.

Je ne ferai pas mention de la demande en mariage d’un Égyptien croisé dans un bar (oui, encore un bar). J’ai décommandé le RDV chez l’avocat (au dernier moment). Après mûre réflexion, 2000 pounds pour un mariage arrangé, ce n’était pas cher payé. Il était temps pour moi de rentrer au bercail.

Doctor Paper

Crédit : amoursucre.com

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Doctor Paper

Enchanté ! Mathieu Portogallo, alias Doctor Paper, pour vous faire lire ! J'ai toujours eu beaucoup de mal avec la bien-pensance, une donnée trop présente dans l’actualité mainstream. J'essaie donc d'écrire avec un peu plus d’objectivité et de punch que ce qui fourmille sur la Toile. Voici mon contact : mathieu.portogallo@gmail.com

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