Sea, Handicap and Sun #Episode 4 : clap de fin

Un camping accueille pour trois semaines une équipe d’animation et une vingtaine d’adultes en situation de handicap mental. Entre ambiance de folie et galères, le Doctor Bodré vous plonge dans une expérience peu commune sur les plages de la Méditerranée. Il se placera aussi bien dans le regard du vacancier handicapé que dans celui des animateurs. Place au quatrième opus !

Mercredi :

Tous les vacanciers sont couchés et l’équipe se retrouve pour l’habituel débriefe de fin de journée. Louis annonce qu’il est temps d’attaquer les comptes-rendus d’observations. Pour chaque vacancier, un document répondant à des questions sur son comportement durant le séjour doit être rempli (relation avec l’équipe, et les autres vacanciers, hygiène, repas etc…) Il servira de base d’information pour les prochains séjours, et si besoin, sera envoyé aux structures d’accueil. Chaque animateur se chargera des vacanciers dont il s’est occupé pendant le séjour.  Quatre soirées pour cette partie, ce n’est vraiment pas de trop.

Louis s’attelle au tri des photos du séjour. Chaque vacancier va repartir avec un CD souvenir, seulement il faut faire du tri, s’assurer que chacun rapportera les images de ses vacances et non celles des activités auxquelles il n’a pas participé. Quand Louis insère la carte SD dans son ordinateur et qu’il découvre pas loin de 700 photos, il se dit qu’il aurait dû s’en occuper bien plus tôt. En plus de cette fastidieuse tâche, Il doit trouver un portrait pour chaque personne, qu’il devra faire tirer et coller sur des cartes qui leur seront envoyées pour les fêtes de Noël. Autant dire qu’ils ne sont pas couchés.

Dans son lit, casque sur les oreilles, Roland pense à ses vacances. Le camping, la mer, l’équipe et les activités, tout ça lui plaît bien. Il sent pourtant comme une boule au ventre qui se forme car il va devoir bientôt rentrer chez lui. Bien qu’il soit content de retrouver ses camarades de foyer et ses éducs, la tristesse est belle et bien là. Plus tôt dans la journée, il en a discuté avec José et celui-ci s’est montré rassurant car il reste encore trois jours pleins ! Il lui a fait un descriptif du programme en gardant le meilleur pour la fin. Le dernier repas se fera au cabaret. Quoi de mieux qu’un resto/spectacle pour finir les vacances, hein ? Roland sourit alors comme un enfant.

Vendredi :

Revenu de la plage couvert de sel et de sable, Roland file sous la douche sans se faire prier. Serviette autour de la taille, il contemple le contenu du placard qu’il partage avec son colloc’ et le contenu a drastiquement diminué. Le matin même avec José, il a choisi ses tenus pour les deux derniers jours, le reste a été lavé et rangé dans sa valise. Ravi de constater que rien ne manquait à l’inventaire, il a même pu caser les souvenirs qu’il a achetés pour sa famille. Frais comme un gardon, il retrouve deux collègues pour se lancer dans une des dernières pétanque des vacances. Ce soir, c’est barbecue, puis ils embarquent en minibus pour aller voir un feu d’artifice. Programme bien plaisant.

Le matin, Louis est allé régler la facture de pain à la boulangerie. Mine de rien, douze baguettes par jour, ça finit par chiffrer. De retour au camping, il attaque sa compta. Bien qu’il l’ait tenue à jour et qu’il voit à peu près où il en est, le poids de sa banane ne cesse de l’inquiéter. Le mardi précédent, il était allé retirer la dernière partie de son budget (1200 euros) et avait eu l’impression que les billets disparaissaient plus vite qu’à l’accoutumée. Une fois la somme finale vérifiée, il fait des petits tas. Un pour régler la soirée cabaret, un autre pour les dépenses du retour (plein, péage et nettoyage) et le dernier, finalement plus conséquent, qu’il ne le pensait pour développer les photos des cartes de vœux, payer un coup aux vacanciers et leur prendre un petit souvenir. En fin d’après-midi, il passe un coup de fil à sa coordination pour confirmer l’heure du départ le dimanche matin. Le bus sera la à trois heures et devra décoller une demi-heure plus tard. C’est tôt.

Julie, de son côté, a préparé les piluliers pour le voyage. Chaque vacancier avec un traitement aura dans sa sacoche des petites enveloppes : chacune correspondant à une prise dans la journée et ensuite rangées par ordre alphabétique dans une caisse fermée. En préparant sa distribution du soir, elle repense aux trois semaines qui se sont écoulées. Un médecin pas très agréable, des passages en pharmacie fréquent, et par chance, aucune occasion de visiter les urgences du coin. L’expérience est enrichissante mais néanmoins éreintante. Elle se dit qu’elle dormirait bien pendant quarante-huit heures à son arrivée.

La soirée est bien avancée. Trois voyages en minibus plus tard, tout le monde est installé confortablement sur des couvertures, la tête tournée vers les étoiles. Les feux vont bientôt commencer. Même si c’est extrêmement bruyant et qu’il sait qu’il va sursauter tout le long du spectacle, Roland adore les feux d’artifices. Ce qu’il attend avec impatience d’ailleurs, c’est le bouquet final. Il ne sera pas déçu. Alors que le retour s’organise, les couche-tôt partent avec le premier voyage, les autres en profitent pour flâner au marché nocturne qui s’est installé non loin. Les allées sont bondées mais personne ne se perd et certains trouvent même des souvenirs de dernière minute.

Samedi :

Pour l’équipe d’animation, la journée organisée au millimètre s’est avérée être un rush constant. En plus des diverses tâches à accomplir, ils ont dû composer avec le stress des vacanciers à son apogée. Au moment de boucler une bonne fois pour toutes les valises, les surprises s’enchainent. Stéphanie et Delphine, deux jeunes femmes ont décidé de remettre le contenu de leurs valises dans les placards et d’échanger une partie de leurs affaires. Farida qui s’occupe de ce curieux binôme passe près d’une heure à remettre les choses en ordre. Ce temps, elle ne pourra pas l’utiliser pour boucler la comptabilité de l’argent de poche des vacanciers

Du côté des garçons, un chargeur de téléphone a disparu et alors que les accusations de vol commencent à fuser, Louis essaie de calmer le jeu pendant que José tente de remettre la main dessus.  Il n’est pas difficile de retrouver la trace de l’objet. C’est bien simple, ce qui traine à l’extérieur sans surveillance se retrouve fourré dans le sac à main de Mathilde. Le problème est donc résolu.

Les décorations faites sur les bungalows disparaissent peu à peu. Leur empreinte sur ce lieu disparait et redevient cet endroit impersonnel que Louis avait découvert une vingtaine de jours plus tôt. Il ressent un léger pincement au cœur mais se sent tout de même soulagé de voir que le départ se précise et plutôt dans le bon sens.

Vers 19h30, tout le monde est installé à table, prêt à profiter de la soirée. Roland pense à son retour. Dans quelques heures ils seront sur la route. Louis est passé un peu plus tôt pour lui décrire le programme et le menu. Il y aura un magicien juste avant le plat principal. Cette nouvelle le ravit. La soirée se déroule sans accroc et Julie a pu faire sa distribution de traitement. Les vacanciers ont l’air de s’amuser. Louis jette un coup d’œil nerveux sur son carnet de notes : l’équipe devra charger le minibus avec tout ce qu’ils ont pu boucler dans la journée, faire les cinq derniers comptes rendus, trier les photos de la soirée et graver les CD pour qu’ils soient distribués au départ. Après la réunion, il enverra Julie se coucher car c’est elle qui s’occupera de la conduite le lendemain. Avec le reste de l’équipe ils pourront plier tout ça rapidement. Il range son carnet et décide de profiter de la fin du spectacle.

Doctor Bodré

Crédit de une : tripadvisor.fr

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Doctor Bodre

Animateur auprès de personnes handicapées, je vous fait partager nos aventures hautes en couleur !

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