Silence, ça tue !

Une poignée d’années après Saw premier du nom, James Wan se lance dans un projet d’envergure inférieure, mais toujours dans le genre épouvante-horreur : Dead Silence.

Si le film ne paye pas de mine par son casting (j’ai personnellement un petit problème avec  Ryan Kwanten. Son rôle de frère impulsif un peu idiot dans True Blood a tendance à m’horripiler. Depuis, le voir dans d’autres rôles m’est… difficile), l’intrigue brille en revanche grâce à une réalisation béton à tous les niveaux.

Aux commandes de la B.O., Charlie Clouser, ex membre du groupe de rock indus Nine Inch Nails (un sacré morceau), ayant de même co-réalisé la bande son du générique de la série American Horror Story un peu plus tard. Un choix judicieux, souligné également par des bruitages minutieux et réussis. Mais parler de Dead Silence sans évoquer le rôle du silence relèverait du blasphème. Entre deux ambiances sonores angoissantes s’intercale régulièrement une part aphone, muette, renforçant un suspens parfois tendu et efficace. Le silence, ce n’est pas une baisse de tension, non, cela s’apparente même davantage à une montée de tension où l’on nage dans un malaise sournois.

Dead Silence 2

Qui dit « réalisation béton » dit forcément photographie d’enfer. Mais là où la série Saw fait dans le spectacle gore et, dans une certaine mesure, s’intéresse à la psychologie d’un tueur en série, Dead Silence s’apparente à un conte malsain pour adulte. Si le film se veut sombre visuellement, il ne perd pour autant jamais en lisibilité. Au contraire, sa lumière bleue perçante génère un contraste très esthétique qui vient ancrer les expressions sur le visage des personnages. Certains plans sont par ailleurs très  réussis attestant d’une légende urbaine ancestrale, et rappelant un tantinet l’univers de Tim Burton.

Enfin, nul besoin d’être victime d’une quelconque phobie des poupées ou des pantins pour se laisser surprendre et aspirer par l’univers du long-métrage. Même s’il joue davantage dans le suspens, la tension et la surprise plutôt que dans le sang, l’impulsivité et les lames, le projet de James Wan s’avère efficace sur de nombreux points. Seules ombres au tableau, un casting un peu timoré et une fin marquée d’un twist assez décevant au vue de la carte du visite du réalisateur en la matière. Si les fans de Saw risquent de ne pas s’y retrouver, les amateurs de films d’épouvante/d’horreur en général devraient cependant se satisfaire de  l’expérience audacieuse de Dead Silence. Un bon film de fin de soirée !

 

Doctor Psychotropic

Crédit de une : melhuff.deviantart.com

Doctor Psychotropic

J'erre entre les molécules et les espaces acculés, cliniques, hôtels, appartements solos de vingt mètres carrés. Pour palper mes os et me sentir exister.

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