Hip-hop : la région Rhône-Alpes a du talent

Le rap français émerge depuis les années 90. Bien qu’auparavant, le monopole était détenu par des artistes marseillais et parisiens, IAM et NTM en première ligne. Cette musique urbaine s’est foncièrement démocratisée et voit naître des artistes, beatmakers* ou MC*, dans la région Rhône-Alpes. Petit état des lieux de la nouvelle scène hip-hop locale. Liste non-exhaustive…

L’Entourloop

Leur premier album : « Chickens in your town », sorti le 4 mai dernier, fait déjà beaucoup de bruit partout en France. Ces deux beatmakers stéphanois, adeptes du touché de vinyles et diggers* infatigables, ont su réunir des chanteurs du monde entier pour sortir ce premier opus. Un son frais, léger, qui mixe à la fois reggae, hip-hop et de nombreuses autres influences. Le groupe existe sur scène depuis deux ans, mais s’est fait connaître avec des medleys* publiés sur SoundCloud. Immédiatement, la mayonnaise a pris et les écoutes se sont multipliées. Voici un extrait de leur premier album : « This is how we rock. »

LMK

Âgée de 20 ans, cette chanteuse lyonnaise au talent dingue, mélange des milliers d’influences, notamment Reggae, Dub, ska, rap, Dancehall. Malgré son jeune âge, LMK a déjà un CV intéressant. Invitée au Reggae Sun Ska, au Fest’bouc, ou au Foreztival en 2015, cette artiste multiplie les apparitions dans la région et en France. La scène hip-hop française devrait bientôt compter sur elle.

Chilla

Également rappeuse lyonnaise, cette MC sait manier la langue de Molière avec un flow indiscutable. Violoniste à ses débuts, Chilla a su s’imprégner d’un style urbain depuis quelques années. Ses morceaux sont rythmés, son rap se pose sur des sonorités électriques. Son interprétation démontre un sens du rythme très travaillé et ses phrases sont bien écrites et bien calées. A découvrir sur youtube ou sur scène.

Mondogift

Ce collectif stéphanois a de l’énergie à revendre et c’est peu dire. Composé de trois MC, dont deux d’origines africaines et MC Pampille, qui s’est illustré dans le groupe Redbong. Mondogift associe avec dynamisme la Drum and bass, l’afrobeat, l’électro et le reggae sur un hip-hop énervé ; attention les oreilles ! Il est conseillé d’échauffer vos cervicales avant de cliquer sur le lien ci-dessous.

Nestor Kéa

Ce « paddeur » lyonnais est tout simplement impressionnant. Il compose ses morceaux entièrement à la MPC*, comme le ferait Fakear, par exemple. Son style, au-delà du hip-hop, s’approche plus de l’électro. Nestor Kéa a su pousser au vice sa discipline et parvient à gérer la mélodie, la rythmique et la voix avec classe. Une désynchronisation qui n’a rien à envier à ses homologues.

Jeci Jess

Rappeur isérois, Jeci Jess propose un rap français proche de ce que peut faire Booba ou Nekfeu. Véritable adepte de la boucle musicale, Jeci Jess compose avec un flow rythmé et bien cadré, agrémenté d’une voix parfois trafiquée via un auto-thune. Il s’est notamment illustré dans le collectif parisien MZ. L’artiste est adepte des punchlines parfois violentes, mais toujours amusantes. A prendre donc au second degré.

Erré

Originaire de Grenoble, ce rappeur écrit avec finesse des textes modernes ponctués de mélancolie et de rimes bien senties. Son flow doux et reposant se marie à des sons jazz, harmonieux et mélodiques. Le travail de digging pourrait être étoffé, mais les textes sont là, la voix est plaisante… bref, un grand bol d’air frais.

*beatmaker = il s’agit de Dj, caché derrière les platines. Le beatmaker ne se contente pas de créer une playlist, il compose à partir de samples (extraits sonores).

*MC = Rappeur ou chanteur de rap. A l’origine « MC » désigne celui qui tient le micro.

Medleys = « Pot-pourri » pour les anti-anglicismes. Il s’agit de mixer plusieurs morceaux pour n’en faire qu’un seul.

*Digger = Il s’agit d’artiste Dj recherchant des sons variés. Ces derniers parviennent à dégoter des perles musicales.

*MPC = Pad électronique qui déclenche des samples lorsque le musicien appuie dessus. Il s’agit d’une sorte de piano électrique.

Doctor Lamagouille

Crédit de une : Flash Miok ‘s

Doctor Lamagouille

Jeune JRI et journaliste écrit, et photoreporter. A la fois sérieux et déconneur... chercheur reconnu au CNRS de pépites musicales et cinématographiques. Lamagouille est un gros mangeur de pâtes, passionné de la vie sexuelle des lamas et réalise une collection de timbres datant d'avant 1859.

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