The Pale Emperor : Manson s’affranchit de sa stagnation artistique

The Pale Emperor (sortie début 2015) s’inscrit comme un ovni dans la discographie de l’artiste. Et pour cause, Manson s’est entouré de nouvelles têtes : son plus fidèle acolyte Jeordie White aka Twiggy Ramirez étant relégué au second plan cette fois-ci.

L’album semble être une synthèse musicale et une maturation de ce que l’artiste a su accomplir ces 7-8 dernières années. On assiste à une véritable mue qui chatouillera, certainement, les tympans des puristes.

Le glam rock, le blues, le heavy metal, le rock psyché se côtoient avec brio dans une empreinte crasseuse rappelant l’âge d’or de Holy Wood (in the shadow of the valley of death). Mais ce qui frappe également, c’est la construction même des chansons, beaucoup plus évolutives au fil des minutes que par le passé. Exit le schéma traditionnel « intro / couplet / refrain / couplet / pont / refrain ». Les musiques sont nettement plus vivantes, viscérales, parfois inquiétantes, le synthétiseur étant utilisé avec parcimonie mais avec une grande justesse (véritablement enrichissant). S’en dégagent alors des atmosphères cinématographiques profondes et bienvenues.

Il en est de même avec la voix de Manson, parfois surprenante voire rentre-dedans (Deep Six). Le « Révérend » nous balade d’une ambiance à l’autre avec succès et jubilation. Les effets appliqués sur les instruments et sa voix paraissent enfin justifiés, et n’œuvrent plus à masquer un essoufflement (c.f. Eat Me, Drink Me).

Musicalement, ce disque est déroutant dans le bon sens du terme. Très cohérent,  enveloppé d’une photographie et d’un univers digne de ce nom, instaurant une nouvelle ère comme au bon vieux temps. De nombreux messages semblent être distillés un peu partout dans la galette, dans les paroles et dans les titres des chansons (à forte consonance mythologique) ainsi que dans toute la signalétique graphique.

Le mieux est encore de l’écouter avec un bon dispositif sonore (casque ou enceintes) afin d’en percevoir le potentiel, écoute après écoute. C’est-à-dire beaucoup de puissance, de sensibilité, d’intelligence et d’originalité.

The Pale Emperor est une œuvre qui dénote : osée, burnée, symbolisant à merveille cette icône revancharde envers son public. Public qui a pu douter par le passé de toute la créativité de la « shock-rockstar » au futur encore clairement brillant !

À ÉCOUTER :
– Killing Strangers
– Cupid Carries a Gun
– Odds of Even

Doctor Psychotropic

Crédit de une : blahcultural

Doctor Psychotropic

J'erre entre les molécules et les espaces acculés, cliniques, hôtels, appartements solos de vingt mètres carrés. Pour palper mes os et me sentir exister.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.