Quelque part entre Singapour et Montéléger …
– Hey Doc !
– Bonjour Bobby.
– J’ai deux places pour le prochain concert de Patrick Fiori à Chimou-en-Veule. Ça vous dirait de venir avec moi ?
– Non Bobby.
– Ah bon ! Pourquoi ?
– Parce que …
– Qu’est ce qui vous déplaît ?
– Toutes les bonnes choses ont une fin. Et à l’heure actuelle, je n’ai pas entendu dire que Patrick Fiori arrêtait sa carrière. En revanche pour tes diarrhées auditives, je pense avoir le remède.
– Qu’est ce que c’est ?
Ten est le premier album du quintette rock Pearl Jam. Née au début des années 90 à Seatlle, la formation a rapidement trouvé sa place au sein du mouvement grunge. Et oui les loulous, Nirvana n’a jamais eu le monopole du talent. Et pour cause, avec ce premier opus, la bande à Eddie Vedder s’est imposée dans la cour des rois du riff grinçant. Alors oui Bobby, tu l’auras compris, oublie ton rendez-vous chez le coiffeur. On va causer cheveux gras, binouze et rock qui tache.
Le 27 août 1991, Ten fait son entrée dans les bacs. Malgré l’effervescence autour de la scène grunge, portée par des groupes comme Nirvana ou encore Alice in Chains, le premier album de Pearl Jam ne connaît pas un succès fulgurant. Mais dès lors que celui-ci atteindra le top 10 des charts, il y restera quelques mois. Certifié dix fois disque de platine par le Recording Industry Association of America, Ten s’est vendu, à ce jour, à 15 millions d’exemplaires. Alors pourquoi cette montée en puissance ?
Une voix venue du ciel
Pearl Jam, C’est avant tout l’association de 5 musiciens hors norme, avec Stone Gossard et Mike Mcgready à la guitare, Jeff Ament à la basse, l’ex-batteur Dave Krusen, mais aussi et surtout Eddie Vedder au chant. En effet, si Ten a su se distinguer de ses homologues grunges, c’est notamment grâce à cette voix encore jamais entendue auparavant. Un mélange de puissance et de subtilité, qui offre une réelle identité aux morceaux composant le disque. A cela, il suffit d’ajouter une alchimie parfaite entre les compères, et vous avez entre les mains un album terriblement mature et cohérent, pour une première collaboration. Ten, c’est aussi l’envie d’exulter, de se jeter complètement ivre dans un pogo de 10 000 personnes… De par son rythme entraînant, l’album est la parfaite illustration de Pearl Jam en live. Les sceptiques n’auront qu’à écouter les titres Even Flow et Alive.
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=PM_VIATPYQc]
Et le miracle fut !
Attention ! Avant de poursuivre la lecture, sachez que si vous avez écouté NRJ ces derniers jours, vos oreilles ne seront peut-être pas prêtes à entendre ce qui va suivre. Car oui, il s’agit tout simplement d’un chef-d’œuvre, un miracle, un message divin… S’il n’y avait qu’une seule chanson à retenir de cet album (ce qui n’est pas le cas), ça serait incontestablement le titre Black. Excusez du peu mais, PUTAIN de BORDEL de MERDE !!!! Une claque musicale pareille, ça n’existe plus. Une mélancolie à t’en faire fondre un lieutenant nazi, portée avec force par une partition frisant le génie et voilà l’apparition d’une entité divine. Black ou la perfection inqualifiable. Difficile après tout ça de faire mieux, et Pearl Jam s’en est vite rendu compte. Le quintette n’a jamais réussi à ressortir un album ayant la même aura. Peu importe, ce premier opus a été classé 207e par le magazine Rolling Stone sur la liste des 500 plus grands albums rock de tous les temps. Et ça, ce n’est pas rien. Alors, t’en dit quoi Bobby ?
Doctor Spiegel
Crédit : quoteimg