L’année 2015 touche doucement à sa fin. Il est temps de faire un compte-rendu musical de cette année riche en retours – parfois fracassants, parfois décevants – comme en nouveautés.
De Björk à Jean-Michel Jarre en passant par Muse ou encore Marilyn Manson, découvrez notre sélection des albums de l’année (pour le meilleur ou pour le pire…)
La suite vendredi prochain !
25. Muse – Drones
La palme de l’album le plus décevant de l’année 2015 revient sans nul doute à Muse. Si le thème de la manipulation médiatique et de l’envahissement mécanique-technologique n’est pas inintéressant, il a été nettement mieux développé par d’autres artistes, à commencer par Nine Inch Nails avec Year Zero… En 2007.
Musicalement, le groupe reprend ses références favorites et les colle directement à leurs chansons sans passer par la case « ré-ingurgitation » afin de faire dans la subtilité (c.f. : les chœurs à la Queen).
Et en parlant de subtilité, c’est bien ce qui manque à Drones. Les riffs de guitares sont dans l’ensemble relativement pauvres et peu crédibles et donnent le sentiment d’écouter du vrai faux metal pour « ado rebelle »… Ou, pire, du mauvais Green Day.
S’il est important de se renouveler en tant qu’artiste, il est toutefois nécessaire de faire attention où l’on met les pieds, plutôt que de foncer tête la première dans le mur.
En terme de concept comme de musique pure, ce nouvel opus manque affreusement de profondeur et se révèle être un échec.
24. The Prodigy – The Day Is My Enemy
Six ans après l’épique Invaders Must Die, The Prodigy nous sert The Day Is My Enemy, porté par sa chanson du même nom. On ne retiendra malheureusement guère plus de cet album attendu, la faute à un manque notoire d’évolution musicale du groupe qui semble s’appuyer sur de vieilles recettes : en résulte des pistes qui officient dans le bourrin sans offrir de mémorables saveurs.
Sur la liste des absences, on note également les structures de morceaux travaillées, évolutives, qui faisaient la force des œuvres précédentes.
The Day Is My Enemy peine à convaincre, sans être bon ni même réellement mauvais… Fade !
23. Jean-Miche Jarre – Electronica 1 : The Time Machine
Le projet de Jean-Michel Jarre est louable. L’idée de réaliser un disque en partenariat avec pléthore de musiciens de la scène électronique actuelle (de M83 à John Carpenter en passant par Moby ou Massive Attack), est réellement géniale.
Malheureusement, les morceaux sonnent un peu creux et la mixture ne prend pas. On distingue relativement facilement la patte de JM.Jarre, mais il est rare que le morceau forme un seul et unique bloc homogène.
Le choix des partenaires aurait pu être également plus judicieux. Jean-Michel Jarre aurait sans doute dû choisir des personnages plus proches de son univers et de sa toile sonore.
Malgré la déception, on ne peut pas qualifier The Time Machine d’échec total, il manque toutefois de saveurs, et demeure un album simplement moyen. On espère sincèrement avoir droit à un second volume plus mesuré et approfondi.
22. Ayria – Feed Her to the Wolves [EP]
Ayria nous a habitués à bien pire par le passé. Si la première piste, Underneath the Water, est plus que dispensable, Feed Her to the Wolves se révèle sobre mais efficace.
Accompagné de deux remixes de qualité, le nouvel EP de l’artiste s’écoute avec un certain plaisir, sans jamais nous faire vibrer pour autant.
21. KMFDM – Salvation [EP]
Il est de coutume pour KMFDM de sortir un disque de remixes l’année suivant la publication d’un album. C’est donc avec Salvation, certes sympathique, mais pas inoubliable, que le groupe compte se faire une place au soleil en 2015.
Les morceaux revisités restent sobres et efficaces. Hélas, le goût de la surprise et de l’expérimentation manquent cruellement pour en faire une parution majeure dans la large discographie des avant-gardistes du rock industriel.
20. Aesthetic Perfection – Blood Spills Not Far From the Wound
Aesthetic Perfection nous sert un album sorti d’un vieux tiroir et publié en 2007 sous le nom de groupe Necessary Response. Il s’agit de dix pistes revues et corrigées, aux voix réenregistrées. L’ensemble est remixé selon le bon vouloir de son créateur, contraint à l’époque de scinder ses projets musicaux en deux; l’orientation de l’album ne revêtant pas la patte du projet principal de Daniel Graves.
Les chansons sonnent étonnamment gentillettes et marquent guère l’esprit. On passe d’une track à une autre en espérant toujours un peu plus, sans jamais être rassasié.
Malgré tout, l’album a le mérite d’exploiter une nouvelle facette de son leader, peut-être pas la meilleure, mais pas la plus inintéressante. Plus orienté pop que les précédentes productions, Blood Spills Not Far From the Wound mérite qu’on lui donne une chance.
Doctor Psychotropic
Crédit de Une : journaldugeek.com