The Loved Ones, un bal de fin d’année rouge en couleur

Couteaux, marteaux et licornes qui pètent des paillettes.

On pourrait résumer le film comme ça… Si la première demi-heure du long-métrage reste assez banale et provoque une certaine impatience quant au démarrage des « festivités », le reste est d’une maîtrise admirable.

Le gore et la perversion arrivent en crescendo jusqu’à atteindre un haut état de folie tant le jeu d’acteur est excellentissime et crédible, surplombé par une réalisation, un montage, une photographie et une bande son béton. Le réalisateur arrive à jouer avec nos nerfs et notre adrénaline, et maitrise l’aspect suggestif de l’horreur quand il le faut. Mais ce qui semblait être une simple séquestration se transforme progressivement en une véritable et joyeuse boucherie. On arrive même à être trompé par l’histoire de bal de fin d’année entre un type et une nana metaleuse / gothique narrée sur le côté, qui semble de prime abord sans intérêt, mais qui suscite de nombreux doutes, et surtout des craintes… Il faut dire que la petite Lola avait l’air d’un ange, comparée à l’autre demoiselle… Et la tromperie est d’autant plus efficace que ces passages là bénéficient d’une ambiance sombre, à l’inverse de ce qui se passe dans l’autre maison où les couleurs sont chatoyantes ! Comme quoi, il ne faut pas trop se fier aux apparences…

The loved ones 3

Une petite lobotomie !

Il n’y a donc pas beaucoup le temps de souffler pour le spectateur, juste ce qu’il faut, mais sans le lâcher complètement afin de le laisser trembler dans le doute… Principal regret : la fin du film, qui aurait dû (selon moi) s’arrêter à la séquence d’avant. Cela aurait été bien plus badass et magistral. Au lieu de ça *spoil* on a un simple plan gentillet de retrouvailles. */spoil* Petit bémol par ailleurs tout de même, la victime n’est pas loin d’être le fils croisé de MacGyver et Chuck Norris tant il résiste aux différentes tortures *spoil* pour finalement se barrer en caisse alors qu’il a les pieds et le crâne troués, le torse mutilé, mais non tout va bien, petite conduite sportive et puis voilou ! */spoil* Enfin, certains y verront de la violence gratuite et c’est tout à fait juste, mais n’est-ce pas un critère récurent du cinéma d’horreur ? Il répond en partie au besoin de produire de l’adrénaline, à se défier soi-même face à l’image. Et qui aurait cru que sang et paillettes offriraient une recette si goûteuse pour le cinéma d’horreur ?

Primé au 18e Festival de Gerardmer (Prix du Jury), The Loved Ones est pourtant passé relativement inaperçu. A déguster sans modération entre potes.

Doctor Psychotropic

Crédit de une : scifinow.co.uk

Doctor Psychotropic

J'erre entre les molécules et les espaces acculés, cliniques, hôtels, appartements solos de vingt mètres carrés. Pour palper mes os et me sentir exister.

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